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  Descendu à l’arrêt d’autobus de Shinnyodo-mae dans la rue de Shirakawa, on prend un sentier qui monte en pente douce vers l’Est. Alors, on arrive à la promenade Tetsugaku-no-michi (la promenade du philosophe). Quand on continue la marche environ 200 m encore dans la direction Est, on se trouve dans le quartier de Shishigatani. Là, on trouve au sud l’école Notre-Dame et au nord les temples : Reigan-ji en avant et Anraku-ji derrière. Celui-ci fut nommé en souvenir du bonze Anraku qui avait joué un rôle important dans l’histoire tragique suivante.

 

  A l’époque de Kamakura (1192-1333), le bonze Honen fonda une nouvelle secte bouddhique appelée Jodo-shu. Selon son dogme, on peut entrer dans le Jodo (la terre pure), seulement en faisant la prière à Bouddha avec ardeur : « Namuamidabutsu ! » signifiant « Je m’abandonne totalement à Amida-Bouddha ! » Cette foi de Jodo obtint l’appui des gens qui n’avaient pas encore embrassé de religion. Mais les sectes traditionnelles dans l’ancienne capitale Nara ainsi que le temple du mont Hiei-zan avaient de l’animosité contre ce nouveau courant et demandèrent à l’ancien empereur Gotoba-joko (toujours très influent) d’interdire la foi de Jodo.

  Dans de telles circonstances, 4 personnes vont jouer un grand rôle dans cette histoire. Les 2 disciples de Honen : Juren et Anraku ainsi que 2 des dames d’honneur de Gotoba-joko : Matsumushi (19 ans) et Suzumushi (17 ans). Juren et Anraku tenaient des réunions dans une salle d’entraînement à Shishigatani pour propager la foi de Jodo. Là, on pouvait s’exercer à prier Bouddha ensemble. Les 2 soeurs, elles, recevaient les faveurs de l’empereur Gotoba-joko grâce à leur beauté et leur culture mais n’étaient pas vraiment satisfaites de la vie fausse de la cour.

  Un jour, Gotoba-joko alla en pèlerinage à Kumano (département de Wakayama). Pendant son absence, les soeurs allèrent au temple Kiyomizu-dera pour écouter la prédiction de Honen. Très touchées par la philosophie du Jodo, toutes les deux s’échappèrent du palais pendant la nuit et se précipitèrent dans la salle d’entraînement à Shishigatani pour se faire bonzesses de la secte de Jodo. Impressionnés par leur foi inébranlable, Juren rasa la tête de Matsumushi et Anraku, celle de Suzumushi.

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  Au retour du pèlerinage, Gotoba-joko entendit dire que Matsumushi et Suzumushi étaient devenues bonzesses, ayant succombées à la tentation de Juren et Anraku. Sous prétexte de cet événement et en se conformant aux exigences des sectes traditionnelles, Gotoba-joko interdit et supprima la foi de Jodo impitoyablement. Honen fut déporté à Sanuki  (département de Kagawa). Juren et Anraku furent décapités à Omi (département de Shiga) et à Rokujo-kawara (dans la ville de Kyoto). Matsumushi et Suzumushi passèrent le reste de leurs jours sur un îlot de la mer intérieure de Seto et moururent respectivement à l’âge de 35 et 45 ans.

  Après cela, il ne restait que des ruines à l’endroit où la salle d’entraînement s’était trouvée. Ce que Honen reconstruit là, après avoir effectué 4 ans d’exil à Sanuki, fut le temple Anraku-ji. Dans l’enceinte sont érigées les tombes de Juren et Anraku avec un monument commémoratif sur lequel leur poèmes d’adieu sont gravés.

« Puisque je peux aller au Jodo, je m’abandonne totalement à Amida-Bouddha. » par Juren

« Sauf la prière : ‘Namuamidabutsu’, je n’ai rien d’autre à dire. » par Anraku

  On y trouve aussi, bien sûr, un monument aux morts pour Matsumushi et Suzumushi qui vécurent toujours en disant « Namuamidabutsu ! »

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