Comme je l’ai mentionné la dernière fois, je vais vous parler des deux temples d’un quartier mystérieux. Commençons par le Rokudochinno-ji sur la rue de Rokudo-no-tsuji.
Dans l’enceinte du Rokudochinno-ji, à droite de l’allée menant au sanctuaire principal, sont alignés deux petits bâtiments. Le second est un clocher mais la cloche enfermée dans la bâtisse, est totalement invisible et inaccessible. On ne peut l’actionner qu’en tirant sur une corde qui dépasse d’un trou de la façade. Se faisant, on actionne le rondin qui va frapper la cloche.
Cette cloche s’appelle « la cloche de bienvenue », parce que son son parvient dans l’autre monde et fait venir l’âme des morts dans ce monde. Donc, on fait la queue devant le clocher au début de l’ obon (la fête bouddhique des morts, célébrée du 13 au 16 août) pour inviter les membres de la famille décédés.
Concernant la cloche du Rokudochinno-ji, une histoire intéressante est transmise.
Le fondateur de ce temple, Keishun, fit fondre une cloche et ordonna aux autres bonzes de l’enterrer pendant trois ans puis partit en Chine. Un bonze cependant ne pouvait plus supporter la vie quotidienne du temple sans cloche et la déterra seulement après six mois. Keishun entendit le son de la cloche depuis la Chine.
Il dit déplorant l’impatience du disciple : « Si on avait gardé la cloche sous terre durant trois ans, elle aurait sonné d’elle-même chaque jour à six heures précises après le déterrement ».
Au fil du temps, on raisonna sur l’expérience de Keishun : « Si le son de cette cloche a pu parvenir en Chine, un pays si éloigné du Japon, il pourrait aussi arriver dans l’autre monde. »
C’est dans ces circonstances que la cloche de bienvenue est née.