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l’entrée du Hagata-jizo à côté de la station-service

 

  Comme j’écrivais la dernière fois sur le Yatori-jizo qui a une blessure à l’épaule droite, je me suis souvenu qu’il y a à Kyoto un autre jizo également blessé à l’épaule.  Il est déifié dans un humble autel situé environ 500 mètres au nord du Shakujo-ji (cf. chapitre 18).  Sur un des murs intérieurs, on trouve un panneau argenté, sur lequel l’histoire du jizo appelé « Hagata-jizo » est écrite.  Elle n’a rien de commun avec l’histoire précédente.

  Autrefois il y avait dans cette région un ruisseau qui coulait dans une direction opposée aux autres rivières de Kyoto.  On l’appelait « Sakasa(à l’envers)-gawa ».  Juste à côté d’un pont qui traversait le ruisseau, un jizo était érigé.  Pas très loin du jizo, un couple menait une vie heureuse.

 

l’autel du Hagata-jizo sur l’ épaule duquel il reste encore aujourd-hui Hagata (la morsure)

  Le mari était un bel homme et, de plus, il était habile charpentier, travaillant chaque jour avec application.  C’était pourquoi il avait bonne réputation parmi les femmes du quartier. 

  Parce qu’il était grandement estimé, sa femme commença à éprouver une vive inquiétude.  «Et si mon mari avait une aventure avec l’une de ces femmes-----. »  « Non, non, mais si l’une d’elles le séduisait, -----. »  Sa jalousie était telle qu’elle allait chercher son mari au travail, surtout quand il devait travailler tard dans la nuit.

  Un jour il commença à pleuvoir dans l’après-midi et la pluie redoubla vers le soir.  « Il doit s’abriter de la pluie quelque part. »  Avec cette idée, elle sortit, portant son parapluie et celui de son mari.  Sur le chemin, cependant, elle l’aperçut qui marchait joyeusement vers elle accompagné d’une belle femme sous un parapluie.  « Il ne comprend pas à quel point je me fais du souci pour lui.  Quel sale type ! »  Elle perdit la tête et s’élança sur lui.

  Ayant peur de sa mine furieuse, il s’enfuit à toutes jambes jusqu’au jizo et se cacha derrière.  Elle le rattrapa aussitôt et mordit son épaule.  « Ah ! »  Aveuglée par sa folie, elle avait planté ses dents dans l’épaule de la statue et non dans celle de son mari.  Elle resta bloquée et finit par s’évanouir.

  Un bonze qui par hasard passait là récita un soutra pour sauver la femme dans l’embarras.  Ses dents se détachèrent de la pièrre, mais elle mourut sans avoir repris conscience.

  Finalement, ce jizo appellé autrefois « Sakasa-gawa(la rivière qui coule à l’envers)-jizo » devint « Hagata(la morsure)-jizo » ; mots assez similaires phonétiquement en japonais.  Etrangement, le jizo est aujourd’hui véneré pour apaiser le mal de dents.

  Cette histoire est basée sur le machisme de cette époque où il était normal qu’un homme ait des aventures de temps en temps et sa femme devait l’accepter.  Qu’en pensez-vous ?  Cette histoire est-elle un avertissement pour les hommes infidèles ou pour les femmes jalouses ?

le résumé de l’histoire est écrit sur ce panneau d’affichage argenté

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