l’entrée du sanctuaire Gojo-tenjin-gu 

  Environ 150 mètres à l’ouest du carrefour de Matsubara-Shinmachi où se situe le sanctuaire shinto Matsubara-doso-jinja, la rue de Matsubara-dori croise celle de Nishitoin-dori.  Il y a, au sud-ouest de ce croisement, un sanctuaire shinto appelé « Gojo-tenjin-gu. »

  Même si son enceinte semble très limitée maintenant, entourée des immeubles en béton, elle était très étendue quand il fut fondé par le bonze vertueux Kukai au moment du transfert de la capitale à Kyoto en l’an 794. Parce que les trois dieux du Gojo-tenjin-gu, Oonamuchi-no-mikoto, Sukunahiko-no-mikoto et Amaterasu-no-omikami, sont originaires du ciel, on l’appelle familièrement « Tenshi-no-miya » en français « le sanctuaire des anges ».

 

  On trouve aussi au voisinage du Gojo-tenjingu une rue au nom un peu curieux « Tenshi-tsukinuke-dori » en français « La rue qui a transpercé les anges ».  Un nom affreux, n’est-ce pas ?  Un évènement historique explique ce nom violent et relie la rue au sanctuaire « Tenshi –no-miya ».

  A l’époque d’Azuchi- Momoyama (1568-1603), Toyotomi Hideyoshi, après avoir unifié le Japon, commença à transformer radicalement la ville de Kyoto.  En ce temps-là, les riches habitaient dans le nord et les pauvres dans le sud de la ville.  Hideyoshi qui voulait établir le centre politique du Japon dans le quartier Fushimi au sud de la ville, décida de tracer de longues avenues du nord au sud pour que l’animation du nord puisse se propager vers le sud.

  Mais une des rues projetées heurtait le bosquet du Gojo-tenjingu.  Donc, un de ses vassals lui conseilla de renoncer à ce projet pour éviter la vengeance céleste.  Cependant, Hideyoshi, le dominateur du Japon sans peur le négligea et la rue coupa en 2 le bosquet sacré.

le bâtiment principal vu par le portail

  Les gens de Kyoto qui avaient péniblement supporté les caprices d’Hideyoshi commençèrent à appeler cette rue dans un esprit critique « Tenshi-tsukinuke-dori » en français « la rue qui a transpercé les anges ».  Les anges sont, bien sûr, les trois dieux déifiés dans le sanctuaire.

  Concernant les projets urbanistiques d’Hideyoshi, il y a encore une histoire.  Quand il fit bâtir le temple Hokoji qui pouvait contenir la plus grande statue bouddhique du Japon, il fit tracer une grande rue qui desservait ce nouveau bâtiment et l’appela « Gojo-dori ».  Néanmoins, une autre rue portait déjà ce nom.  Devant l’autorité de Hideyoshi, elle fut contrainte de changer son nom en « Matsubara-dori ».  C’est pourquoi, aujourd’hui, le sanctuaire Gojo-tenjingu est desservi par Matsubara-dori et non Gojo-dori.

  Parce que ce despote étranger originaire des bas-fonds changea complètement leur ville vieille de plus de 1000 ans, les gens de Kyoto éprouvaient de la haine pour lui.  Par conséquent, sa villa à Kyoto appelée « Jurakudai » fut totalement démolie par le peuple après la chute du clan Toyotomi.  Mais justement, comme « Tenshi-tsukinuke-dori », la trace de Hideyoshi reste encore aujourd’hui sous la forme du nom du lieu « Juraku-mawari-matsushita-cho ».

le bâtiment principal du sanctuaire Gojo-tenjin-gu