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le portail du temple Shonen-ji 

  A l’intérieur de la zone Nishijin, où les fameuses étoffes de Nishijin sont tissées, j’ai trouvé plusieurs temples intéressants, sur lesquels j’ai fait des compositions, par exemple, sur le Hoonji (cf. chapitre 33) et le Honryuji (cf. chapitre 36) qui se situent de chaque côté de la rue d’Horikawa.

  Un peu au nord-ouest du temple Honryuji, il y a un autre temple appelé Shonenji qu’on appelle familièrement « Neko-dera » en français « temple des chats ».  On va prier à ce temple quand on a perdu le chat qui était pour nous comme un membre de la famille.  Laissez moi vous expliquer brièvement l’histoire de ce temple pour que vous puissiez comprendre pourquoi on l’appelle Neko-dera et qu’on le visite dans de telles circonstances.

 

  Le temple Shonenji fut fondé par le bonze Gakuyo-shonin avec l’aide de Matsudaira Nobuyoshi au début de l’époque d’Edo (1603-1867).  Nobuyoshi, dont la mère était la demi-soeur du shogun Tokugawa Ieyasu, était le seigneur local qui gouvernait le fief Tsuchiura (préfecture d’Ibaragi).  Grâce à son aide financière, le temple florissait, particulièrement après avoir reçu un vaste domaine de la part du shogun.

  Après la mort de Nobuyoshi, cependant, les prêtres de ce temple fréquentaient la famille Matsudaira de moins en moins.  A la période du deuxième bonze, le temple finalement perdit toutes ses terres et tous ses revenus.  Quand le 3ème bonze Kanyo-shonin succéda au 2ème, le temple n’avait aucun revenu.  Kanyo était obligé de faire la « Takuhatsu » ou « tournée des aumônes ».  Même dans cette situation difficile, il gardait son chat favori, partageant avec lui la nourriture pourtant insuffisante.

  Lors d’une nuit de pleine lune, Kanyo rentra mort de fatigue après avoir parcouru la ville pendant toute la journée.  Quand il traversa la porte et s’approcha du sanctuaire principal, il fut pétrifié d’’étonnement.  Une belle princesse habillée d’un kimono élégant dansait au clair de  lune.  Son ombre se reflétait sur le shoji (fenêtre coulissante à lattis sur lesquels est tendu du papier blanc).

  Cette ombre n’était pas du tout celle d’un humain mais celle du chat.  Kanyo sut que la princesse était l’incarnation de son chat.  Il se mit en colère et la chassa du temple en disant : « Si tu comprenais la situation difficile de ce temple, tu ne pourrais jamais danser comme ça ! »

  Après deux ou trois jours, le chat apparut dans le rêve de Kanyo et dit : « Demain, un samourai visitera ce temple.  Si tu l’accueilles chaleureusement, le temple prospèrera de nouveau. »  Le lendemain, un samourai de la famille Matsudaira rendit visite à Kanyo, comme le chat l’avait prophetisé et lui demanda de mettre sa fille morte dans le cimetière du temple.  A ce moment-là, le temple recommença à recevoir l’aide de la famille Matsudaira et prospèra.

  Dans l’enceinte, il y a un pin que Kanyo a planté en souvenir de son chat adorable.  On l’appelle « Neko-Matsu » ou « pin du chat ».  On dit aussi qu’une de ses branches qui a poussé démesurément (sur environ 20 mètres) en longeant le sol, ressemble à un chat accroupit..

  Aujourd’hui, on prie dans le Shonenji non seulement pour le repos de l’âme des chats, mais aussi pour celui de l’âme de n’importe quel animal qui nous a été cher, en récitant des soutras devant leur tombe. Le cimetière de ce temple a pour particularité d’accueillir aussi bien les humains que les animaux.

le bâtiment principal du temple Shonen-ji

la longue branche de pin soutenue par des piliers qui symbolise le chat endormi

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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