Quand on va en train omnibus de la gare de Shichijo sur la ligne de Keihan pour Osaka, on arrive en quelques minutes à la gare de Tofuku-ji. Dans le voisinage de cette gare, il y a un temple de la secte zen appelé aussi Tofuku-ji bien connu pour ses feuillages rouges d’automne ainsi qu’un temple appelé Sennyuu-ji abritant un cimetière réservé aux familles impériales.
Je choisis de prendre le chemin montant doucement dans la direction du Sennyu-ji. Juste devant le grand portail, on trouve à ma gauche une petite porte d’un temple subsidiaire appelé Sokujo-in. En général, il y a beaucoup de temples subsidiaires ( --- in ) dans l’enceinte d’un temple zen ( --- ji ). Donc, le nom officiel de ce petit sanctuaire est Sennyu-ji Sokujo-in. Ce qu’il ne faut pas manquer là est une statue d’Amida Bouddha accompagnée par 25 Bodhisattvas.
Amida Bouddha est le dominateur de la terre pure, le monde où on va après la mort. Selon la cosmologie bouddhique, il n’y a aucun mal dans ce paradis. Les Bodhisattvas sont des sortes de vassaux, dont le niveau est juste en dessous de celui d’Amida Bouddha. Chacun joue d’un instrument de musique. Les mélodies extatiques remplissent tout l’espace de l’autre monde.
Même si on ne pratique pas de culte, si on a prononcé la formule : « Namu-Amida-Butsu » en français « Je me suis abandonné totalement à Amida Bouddha » chaque jour dans ce monde, on peut sûrement renaître dans l’autre monde idéal. De quelle façon ? A la dernière heure d’un croyant, Amida Bouddha vient le chercher sur son lit de mort pour le conduire à la terre pure. Bien sûr, les Bodhisattvas l’accompagnent en jouant une musique céleste.
Ordinairement, cette scène est peint sur une feuille de papier en forme de kakejiku (rouleau vertical en soie ou en papier portant une peinture ou une calligraphie) et accrochée au chevet d’une personne en train de mourir pour la lui montrer. Et on lui dit, par exemple : « Papa ! Ils sont venus ! Amida Bouddha et ses sujets. Tu entends sûrement une belle melodie. Va avec eux au paradis. Adieu papa ! » Papa répond : « Amidaaa ! Meerrcciiiiii ------ »
Cette peinture s’appelle « Raigo-zu » en français « image d’ Amida Bouddha venant chercher un mort » Beaucoup de Raigo-zu sont conservées jusqu’à maintenant, dont la plupart sont bi-dimensionelles. Sa représentation en forme de statue d’Amida Bouddha et ses Bodhisattvas avec leurs instrument de musique est très rare et donc vaut la peine d’être vu.
Mais, il est plus compliqué de les apporter au chevet d’un défunt.
