Il y a au nord de la gare de Kawaramachi sur la ligne d’Hankyu un des quartiers les plus animés de Kyoto. Il est délimité par les rues de Teramachi et Shinkyogoku-dori, montant vers le nord. Justement au point où les deux rues se rejoignent, on peut trouver une petite entrée d’un temple bouddhiste appellé Yata-dera.
L’humble porte ne le laisse pas supposer, une incroyable histoire concernant la déité du temple (le Jizo Bondisattva) nous est léguée ici. Pour comprendre cette histoire plus facilement, je voudrais présenter briévement trois personnages qui jouent un rôle important.
Enfin, Mankei-shônin, le bonze principal du temple Yata-dera. Il est si vertueux qu’il peut éclairer même les êtres spirituels dans l’autre monde.
A l’epoque d’Heian (794-1185), il y avait dans ce monde beaucoup de troubles. Un grand nombre de gens mourraient de faim, des épidémies et des combats. Par conséquent Enma devait recevoir d’innombrables morts à l’entrée de l’autre monde. Il est devenu trés occupé et a sombré peu à peu dans la mélancolie.
Un jour, il demanda à Takamura, s’il y avait quelqu’un en ce monde qui puisse l’aider à sortir de sa mélancolie. Aussitôt Takamura lui recommanda Mankei. Quelque jours plus tard, Takamura emmena Mankei dans l’autre monde par le puit. (le puit qui lie ce monde à l’autre dont on peut voir l’entrée au fond du jardin du temple) Mankei écouta gentiment l’histoire d’ Enma et par son bon conseil l’émancipa de son tourment.
Pour le remercier, Enma, à la demande de Mankei, lui montra ce qui se passe en enfer. Quand ils arrivèrent devant une grande chaudière pleine d’eau bouillonnante, Mankei remarqua qu’ un bonze se trouvait dedans parmi les nombreuses personnes qui avaient commises des erreurs quand elles étaient vivantes. Voyez ! Ce bonze est en train de secourir les gens dans l’eau bouillonnante.
Quand Mankei lui parla, il répondit : « S’il-vous-plait quand vous retournez dans votre monde, sculptez une statue à mon image et priez devant. Sans votre aide, je ne pourrais jamais sauver tous les gens du monde entier. » C’est de cette façon qu’ a été créé le Jizo de Yata-dera.
Aujourd’hui on appelle ce Jizo Daijuku-Jizo, un nom assorti à son caractère : Daijuku signifie « bouc émissaire ».